D’après le Baromètre de l’Attractivité belge d’Ernst & Young, la Belgique a accueilli l’an dernier 267 projets d’investissement, permettant la création de 5.401 emplois.

197 nouveaux projets

Notre pays conserve ainsi sa place dans le Top 5 des pays européens attirant le plus d’investissements étrangers, derrière la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne.

En raison de la crise actuelle et pour conserver ce score honorable, des mesures fortes de soutien aux entreprises devront être adoptées pour rassurer et continuer à attirer les investisseurs étrangers.

Après une année record en 2018, la Belgique a maintenu quasiment le même niveau d’investissements étrangers en 2019 : 267 nouveaux projets d’investissement ont été conclu (-4 % par rapport à 2018) dont 197 projets entièrement nouveaux, confirmant l’attractivité du pays.

Marie-Laure Moreau, Partner chez E&Y Belgique

Le fait qu’il n’y ait jamais eu autant de nouveaux projets d’investissement qu’en 2019 démontre que nous sommes en réalité en meilleure position que l'année dernière et qu'une base solide a été créé pour la croissance dans les années à venir

En 2019, les États-Unis ont été les champions de l’investissement en Belgique, avec un total de 45 projets, talonnés de près par la France, avec 42 projets. Le Royaume-Uni, continue à trouver la Belgique particulièrement attrayante : ses investissements sont ainsi passés de 13 en 2017 à 25 en 2018 et 34 en 2019. Les Pays-Bas et l’Allemagne complètent le top 5, avec respectivement 28 et 24 investissements en Belgique l’année dernière.
Ces cinq pays représentent 65 % des investissements étrangers dans notre pays en 2019.

Trois activités ont attiré un grand nombre d’investissements en 2019 : le secteur de la vente et du marketing avec 105 projets, l’industrie manufacturière avec 60 projets et la logistique avec 51 projets. Ces secteurs représentent plus de 80 % des investissements étrangers réalisés en Belgique l’an dernier.

En ce qui concerne les chiffres par région, au niveau des chiffres d’investissement réels, la Wallonie et Bruxelles enregistrent respectivement 64 et 76 projets d’investissement en 2019, soit une progression de 33% pour la Wallonie et de 25% pour Bruxelles. En termes de création d'emplois par projet, la Flandre et la Wallonie continuent de maintenir la forte tendance de +27 emplois / projet, tandis que les projets bruxellois ne créent pratiquement pas d'emplois.

L’impact de la crise du COVID-19 est cependant actuellement une source d’inquiétude. Au niveau européen, une étude menée par EY en avril 2020 révèle que seules 11% des entreprises interrogées pensent que le Covid-19 ne va rien changer à leurs plans d’investissement en 2020.
Au niveau des projets annoncés en 2019, 25 % sont retardés et 10 % sont annulés.

 Cette situation inédite réclame des gestes forts de la part des différents gouvernements en Belgique.

 

Olivier de Wasseige, Administrateur délégué et Directeur général de l’ Union Wallonne des Entreprises

La crise du Coronavirus va provoquer de nouveaux équilibres macroéconomiques. Il semble aujourd’hui évident qu’une série d’activités économiques seront amenées à se réinventer afin de rendre notre tissu économique plus résilient.

La mobilité est un facteur très important dans la décision d’investir dans un pays plutôt qu’un autre. Et si les chiffres du Baromètre 2020 montrent une amélioration encourageante de la perception de la qualité de la mobilité dans notre pays, l’amélioration de nos infrastructures va devenir un critère important pour les entreprises. Celles-ci, en réaction à la crise, vont en effet chercher à diminuer les risques pour leurs chaînes d'approvisionnement en élargissant leurs options logistiques.

Autres critères décisifs : l’impôt des sociétés et le coût de la main-d'œuvre. Un grand nombre d’entreprises interrogées estiment en effet qu’afin d’améliorer sa productivité, la Belgique devra se concentrer sur la réduction de la fiscalité (y compris sur le travail), le développement de l'éducation et des compétences, ainsi que sur le soutien à l’industrie technologique et à l'innovation.

Autre tendance significative se dégageant du Baromètre : l’importance croissante des technologies vertes. Près d'un tiers (30 %) des personnes interrogées considèrent en effet que ce secteur sera le principal moteur de la croissance de la Belgique dans les années à venir (l'année dernière il n’'était classé qu'en 5ème position). Deux tiers des personnes interrogées déclarent en outre que le soutien à ces technologies vertes joue un rôle important dans leurs décisions d'investissement.

Si la Belgique apporte le soutien nécessaire et si les investissements dans ce secteur continuent à augmenter, elle pourrait s’imposer comme un leader dans le domaine des technologies vertes et davantage si elle parvient à lier le développement de celles-ci au virus Covid-19.

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